réhabilitation de Joseph Martin

Le maire de Perpignan et vice-président du RN, Louis Aliot.
RAYMOND ROIG/AFP
Après avoir tenté de le noyer, le Rassemblement national (RN) repêche son poisson breton. Au micro de France Inter ce dimanche 23 juin, Louis Aliot a plaidé l'erreur à propos de l'éviction de Joseph Martin, candidat RN aux législatives dans le Morbihan épinglé à tort pour antisémitisme par Libération – dans un article daté du 17 juin dénonçant le « racisme » d'un certain nombre de représentants du parti lepéniste.


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« On s'est complètement trompés sur ce monsieur », a affirmé le maire de Perpignan et vice-président du RN, précisant que le septuagénaire conservait finalement son étiquette RN pour sa candidature dans le Morbihan. « Il a critiqué Pétain », a-t-il ajouté pour prouver que Joseph Martin n'était pas antisémite.
Un tweet sur Faurisson

En début de semaine, un tweet du candidat breton du RN, selon lequel « le gaz a rendu justice aux victimes de la Shoah », avait été exhumé et jugé antisémite par Libé. Mais dès leur parution, ces « révélations » avaient été contredites par des internautes (notamment le site d'extrême droite Fdesouche) qui ont dénoncé des propos sortis de leur contexte.

Car le tweet de Joseph Martin a été publié le 18 octobre 2018, soit le lendemain de la mort du négationniste Robert Faurisson : c'est en réalité cet événement que l'homme de 70 ans voulait (maladroitement) railler. D'autres publications du septuagénaire, déjà investi par le RN en 2022, permettent d'ailleurs de dissiper les soupçons d'antisémitisme.



« Le fait que Pétain ait été un héros durant la Première Guerre mondiale n'excuse en rien sa collaboration avec les nazis. Cet homme doit être banni et oublié de l'Histoire en tant que héros », écrivait-il notamment dans un post que l'on peut retrouver en moins de deux clics sur le réseau social.

« On nuit à mon honneur »

Joseph Martin s'était d'emblée défendu de toute pensée antisémite, déplorant que ce message, qu'il a depuis effacé, ait été selon lui « sorti de son contexte ». « On nuit à mon honneur. On nuit à ma famille », regrettait-il auprès de l'AFP, tout en annonçant son intention de porter plainte contre Libération et le journaliste qui avait fait état de l'existence du message.

« Les personnes qui ont des propos qui sont contraires à la ligne du parti que je porte [...] ne siégeront pas dans le groupe du Rassemblement national », avait malgré tout assuré dans un premier temps le président du RN, Jordan Bardella, interrogé sur le sujet lors d'un déplacement en région parisienne. Après avoir débranché Joseph Martin, le parti assume donc un nouveau rétropédalage.