Relativity Space change de stratégie pour une réutilisation d'élements d'Ariane 64.

Alors ce n'est pas anodin. Relativitéy Space voulait tout faire en impression 3D chez eux. Ils ont levé plus de 2 milliards de dollars (sans avoir rien lancé) et après un semi-échec de tir de la première fusée Terran 1 (le deuxième étage ne s'est pas allumé), ils ont décidé de passer tout de suite au gros modèle, charge plus grosse à la Falcon 9, Ariane 64, ULA Vulcan etc.
Sauf que l'impression 3D massive pose des problèmes. Pour les moteurs c'est nickel, mais pour l'ensemble de la fusée c'est long et laborieux, pas forcément optimum par rapport aux toles soudées et autres éléments carbone.
Conclusion : Relativity space à revu sa copie à l'économie. Ils vont réutiliser des éléments de carcasse d'Ariane 64, produits en Suisse, qu'ils achemineront aux USA et qu'ils assembleront. Du coup la fusée est passée au gabarit Ariane 6 avec 5.4m de large. Elle sera en grande partie identique à ceci près qu'elle va emporter du méthane et de l'oxygène qui prendront moins de place que l'hydrogène et donc avec plus de moteurs, produits pas Relativity Space, de même que toute la partie électronique et coms, et pas de boosters à poudre, inutiles. Relativity Space va assembler le tout en Californie et le transporter par barge en Floride au site de lancement à Cap Canaveral.

Cette solution a cependant un nom, que l'agence spatial européenne avait prévu pour après 2030 : Ariane Next.
Si Relativity Space parvient à mettre au point sa fusée dont le premier étage doit revenir et se poser sur pattes, Ariane va se retrouver à se concurrencer elle-même mais avec un moteur chez Relativity Space, qui semble plus abouti et performant que le projet d'Arianegroup pour après 2030. Le tout pour 2026. De plus, l'accès aux éléments d'Ariane 64, grâce au participant Suisse, pose problème, et il se peut qu'Ariane ne puisse rien y faire et que l'entreprise Suisse profite au maximum de l'opportunité. Après tout, Ariangroup lui a fait la nique en retardant son projet de 4 ans.

Du coup, l'avenir d'Ariane semble s'assombrir encore plus, d'autant plus que Relativity Space semble avoir hérité récemment de commandes pour la constellation Kuiper, d'Amazon, dont Ariane aurait du hériter.
Bref, il faut que chez Ariane, ils se démènent parce que le fonctionnement "souverain" avec des subventions monstrueuses sur un projet d'un autre age, pendant que les autres réalisent des projets rentables avec l'équivalent de ces subventions en investissements, ça va vite être remis en cause. L'Europe du Nord commence déjà à rouspéter, développent plusieurs projets de fusée réutilisable entre eux et le Royaume-Uni.

A noter que la dernière Véga a été lancée, alors que Véga-C, plus grosse, est toujours clouée au sol, suite à son lancement raté, faute de solutions technique au niveau du fabriquant de moteurs italien, mais qui se basait sur des pièces fabriquées en Ukraine, aujourd'hui en guerre. Après deux ans et demi d’atermoiements techniques, Vega-C va refaire un essaie ce 15 novembre 2024, mais son avenir commercial est désormais tout aussi compromis qu'Ariane 6 et va devoir fonctionner, vraisemblablement à coups de subventions. Plusieurs lanceurs comparables mais réutilisables devraient voir le jour d'ici un an ou deux en Europe du Nord et Royaume-Uni. RFA One, le lanceur allemand, a déjà subi un échec au cours des tests, mais ce n'est que partie remise, et le projet avance beaucoup plus vite que Vega-C.

C est Arianne qui a envoyer le télescope James weeb dans l espace grand réussite ils sont très professionnels

Mrphelps a écrit:C est Arianne qui a envoyer le télescope James weeb dans l espace grand réussite ils sont très professionnels

Oui mais, c'était Ariane 5. Il faudra dans les 4 vols réussis pour valider Ariane 6, en principe l'année prochaine.
Le telescope James Webb prévu de longue date sur Ariane 5 parce que les Falcon étaient pas encore bien prêtes et aussi puissantes et que tous les lanceurs étaient soit moins fiables soit cloués, soit moins performants. Du coup James Webb a été conçu pour faire la chasse au moindre kilo. Il n'y a que des métaux rares ou précieux, des circuits électroniques dernier cri... soit 10 milliards d'euros, pour un miroir de 6m composé d'hexagones de 1m. Une téléscope équivalent au sol, observatoire compris, au grand complet aurait coûté moins de 100 millions d'euros.
La donne va changer avec le Starship et ses 200 tonnes d'emport sur le V3 et même pas loin de 400 tonnes en lancement à perte (on met même pas les tuiles sur la navette alors...) qui va couter quelques dizaines de million de dollars le lancement. Le starship étant fabriqué en série, à terme 1000 par an, réutilisables 100 fois en principe mais qui pourront aussi être consommables.
Et mieux, puisque le Starship peut se recharger en orbite sur le tanker, on aurait environ 4 vols réutilisables (à 1 ou 2 millions de $ le vol) pour recharger le tanker et sur lequel le Starship consommable pourrait se charger en carburant et amener lui-même les 400 tonnes au point Lagrange directement.
Alors est-ce que pour 400 tonnes au lieu de 6 tonnes au point Lagrange on va mettre un télescope de disons 64 fois la surface, ultra-optimisé, donc de 48m de diamètre ??? qui va coûter au pif 100 milliards de dollars ???
Justement pas on y amènera un téléscope non optimisé en matériaux pas chers, plus lourd pour son diamètre, de par exemple, 25m de diamètre et qui coûtera quelques centaine de millions grand maximum.
Du coup pour le prix du James Webb on pourra placer plusieurs téléscopes bien plus gros et puissants et les aligner, ce qui permettra une résolution fabuleuse par interférométrie et voir les planètes des autres systèmes proches comme si on était à côté d'elles.

On imagine déjà remplacer le téléscope spatial Hubble avec un équivalent de plus de 6m (au lieu de 2,4m pour Hubble) amené dans la soute d'un starship réutilisable, et qui pourrait coûter quelques dizaines de millions d'euros seulement, soit le même prix que l'équivalent, voire moins que sur Terre.