La menace de « proficide », symptôme de décivilisation ?

Poly a écrit:https://frontpopulaire.fr/opinions/contents/la-menace-de-proficide-symptome-de-decivilisation_tco_30415109

Un peu long mais intéressant, et inquiétant


Marc Hellebroeck
06/05/2024

CONTRIBUTION / OPINION. Les violences et menaces qui pèsent envers les professeurs atteignent des degrés si élevés qu'ils témoignent à eux seuls d'un phénomène dé décivilisation.

Le lundi 22 avril, au collège Bellevue de Toulouse, un élève de 3e a menacé et agressé son professeur de technologie. La même semaine, deux élèves étaient exclus du collège François Villon de Paris après avoir mimé des gestes d’égorgement à l’égard d’une enseignante. Dans la ville de Mohamed Merah comme dans celle des attentats de 2015 – et comme presque partout –, les menaces et violences à l’égard des enseignants se multiplient et se banalisent. C’est pourquoi, après les assassinats de Samuel Paty et de Dominique Bernard, le vocable « proficide » doit entrer dans le langage commun pour caractériser la menace spécifique qui pèse sur les enseignants.
Conseil de discipline : la transhumance des sociopathes


Concrètement, que met en place l’Éducation nationale pour protéger les enseignants des élèves dangereux ? Elle organise des conseils de discipline. Le conseil de discipline, c’est l’équivalent de l’Ordonnance de 1945 dans le domaine de la justice des mineurs pour l’école publique, à savoir une réponse totalement obsolète et inadaptée à la violence extrême de certains jeunes d’aujourd’hui. Un mineur délinquant de 2024, coutumier des gardes à vue jamais suivies d’effets, passant ses nuits sur « Call of duty », et qui rigole avec ses copains en regardant des vidéos de décapitation, ne sera guère impressionné devant son chef d’établissement qui lui récite sentencieusement une leçon de morale en faisant les gros yeux. En effet, tout élève qui passe en conseil de discipline risque au pire l’exclusion de son établissement d’origine… pour être aussitôt rescolarisé dans un établissement voisin ! Bref, le conseil de discipline, c’est le jeu des chaises musicales considéré comme une sanction. Vous avez menacé un enseignant de le tuer et vous l’avez frappé ? Vous vous en tirez avec un changement de collège. Mais gare à vous, petit chenapan, car la prochaine fois, vous écoperez de deux parties de marelle et d’un chat perché !

Un multirécidiviste du Conseil de discipline, même passablement crétin (c’est souvent le cas), comprend vite que son exclusion n’est qu’une mesure purement symbolique et qu’il peut par conséquent continuer à menacer et frapper les profs en totale impunité. C’est pourquoi, après les insultes, les menaces et les coups, l’élève violent passera au poison ou au couteau afin d’éliminer tout enseignant qui oserait perturber son solipsisme sacralisé « d’enfant au centre des apprentissages » (cf. la bien nommée « pédagogie Freinet » qui consiste à… freiner les apprentissages).

Il faut espérer que Gabriel Attal, ministre éphémère de l’Éducation nationale devenu Premier ministre, a d’autres ambitions que de devenir tour-opérateur pour délinquants juvéniles. En effet, déplacer un élève violent, c’est déplacer le problème de la violence d’un établissement à un autre ; déplacer les élèves violents, c’est juste organiser la transhumance des sociopathes.
La justice et les profs : le grand abandon


Quant à l’institution judiciaire, que met-elle en place pour sanctionner les élèves violents envers les enseignants ? À cet égard, les condamnations prononcées à l’encontre des collégiens impliqués dans l’assassinat de Samuel Paty sont éloquentes : que ce soit l’adolescente qui prétendait avoir subi une stigmatisation islamophobe (alors qu’elle n’était pas présente en cours) ou qu’il s’agisse des garçons qui avaient désigné (vendu, en fait) leur enseignant au terroriste islamiste, aucun ne passera un seul jour incarcéré. Certains élèves, qui hésitaient peut-être encore à passer à l’acte, pourraient-ils interpréter ce dénouement judiciaire comme une garantie d’impunité et comme un encouragement à commettre des violences sur leurs profs ? Ce qui vient de se produire à Toulouse et à Paris nous donne déjà un début de réponse.

L’explosion des atteintes à la laïcité, des remises en cause des programmes scolaires et des agressions d’enseignants démontre que ne pas sévèrement condamner les élèves auteurs de menaces de proficide ou complices de proficide, c’est placer une cible sur la tête des enseignants : la perspective d’un stage de poney infligé par le tribunal des enfants ne dissuadera jamais une jeune brute endoctrinée (ou simplement mal élevée) de menacer de mort ou de tabasser son prof.
De Rousseau à la France wokiste de 2024 en passant par Hitler : vers la décivilisation


Si les enfants-rois capricieux deviennent des ados-tyrans ultra-violents et incapables de supporter la frustration, c’est parce qu’on ne leur a jamais posé de limites, ni chez eux, ni à l’école, ni au tribunal. En effet, les principes éducatifs rousseauistes chers à la gauche actuelle (ah, la fameuse fessée de Jean-Jacques !) diabolisent la sanction, perçue comme traumatisante et quasiment fasciste. Rousseau excellait en effet comme donneur de leçons de morale et donneur de Crapouille baise sa darone, mais il ne fut certainement pas homme d’honneur puisqu’il a abandonné ses cinq enfants. D’un point de vue anthropologique, le philosophe s’est en outre trompé : non, l’enfant ne naît pas bon et l’état de nature c’est juste la sauvagerie, la cruauté et une violence « bio » idéalisées par les bobos contemporains. Bref, la seule chose qui retient le petit d’homme d’être un sauvage sanguinaire, c’est l’éducation, c’est-à-dire la peur de la sanction.

Un qui avait bien compris que les enfants sont naturellement enclins à la violence, c’était Adolf Hitler : « Nous ferons croître une jeunesse devant laquelle le monde tremblera. Une jeunesse violente, impérieuse, intrépide, cruelle. (…).  Je ne veux en elle rien de faible ni de tendre. Je veux qu’elle ait la force et la beauté des jeunes fauves. (…) Je ne veux aucune éducation intellectuelle », aurait-il déclaré à Hermann Rauschning. L’éducation militaire au sein des Hitlerjugend et le laxisme éducatif français depuis mai 68 ont produit le même effet : la naissance d’une génération parmi laquelle on trouve nombre de jeunes brutes dénuées de la moindre empathie. À cet égard, l’élève qui a agressé son enseignant à Toulouse et les élèves qui ont menacé d’égorger leur enseignante à Paris ne sont pas des anomalies, ce sont les purs produits de notre système éducatif. Des conseils de discipline (« Voyage, voyage », chantait Desireless) ou des cours d’empathie n’y changeront rien.
Tératogenèse


« Il n’y a qu’un ah de résignation entre défection et défécation », écrivait Pierre Desproges à propos de la défection parentale. Si à cette dernière on ajoute le laxisme judiciaire, le consumérisme comme horizon indépassable, les revendications identitaires d’ordre politico-religieux et une école qui a renoncé à la transmission des savoirs, l’éducation à la française s’apparente à une expérience de tératogenèse.

Heureusement, dans leur grande majorité, les ados scolarisés en France ne deviendront jamais des terroristes : un tel engagement requiert en effet de passer moins de temps sur son smartphone… Néanmoins, notre société Frankenstein a créé des quantités de jeunes monstres en jachère morale et qui n’attendent, pour certains, que de trouver une idéologie de sang et de haine pour substituer un corpus doctrinal à leur vacuité intellectuelle. Dans cette France où les valeurs républicaines sont sans cesse invoquées par des politicards qui n’y ont jamais cru, le terrorisme islamiste pourrait incarner l’idéal en mesure d’apporter aux jeunes brutes en échec scolaire un débouché moral et une justification à leurs pulsions violentes. Et la première étape vers l’action terroriste, c’est le « djihad scolaire », c’est-à-dire s’opposer à l’autorité des enseignants promoteurs de la laïcité et imposer par la force à l’école publique des normes vestimentaire, culturelle et juridique issues de la charia (on pourra citer comme exemple le port militant de vêtements religieux, la contestation systématique de certains contenus scolaires, ou encore la promotion, par l’intermédiaire de menaces, de la peine de mort par décapitation/égorgement).
Le temps du feu


Nous vivons un moment où l’avènement d’une génération en quête de sens coïncide avec le renoncement à notre identité et l’offre attractive de l’islamisme totalitaire. Si de strictes mesures républicaines ne sont pas prises pour protéger les enseignants des menaces et agressions de la part de certains élèves de plus en plus violents et/ou radicalisés, viendra demain la dernière étape du proficide, l’autodafé ultime : plutôt que de brûler les livres, certains élèves brûleront ceux qui leur apprennent à lire.

Mina a écrit:Je ne savais pas qu'il existait ce genre de jeu, GTA, tu m'étonnes que des ados partent en cacahuète , en plus d'être l'enfant roi.

Poly a écrit:

Isa a écrit:



C'est un des jeux le plus vendu dans le monde et bcp y jouent très jeunes, vers 7/8 ans avec leur papa.

Je n avais pas pu voir ça dans le texte que j ai mis, je suis parfaitement ignare question jeux vidéo

dan229 a écrit:C'est surtout une question de laxisme. De presque tous les pays que j'ai visités, la discipline règne.

Durandal FL a écrit:

violette a écrit:Au Japon, on peut laisser son vélo sans l'attacher et on est sûrs de le retrouver ; jamais on ne vous volera vos biens ; c'est un peuple très civilisé !

En France on retrouve parfois le câble  dit antivol ....

Mrphelps a écrit:

violette a écrit:Au Japon, on peut laisser son vélo sans l'attacher et on est sûrs de le retrouver ; jamais on ne vous volera vos biens ; c'est un peuple très civilisé !

Et un peuple très propre aussi les gens nettoie même leurs rue alors que c est pas leurs job :13241510: